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Chapitre 3: La fête de Pourim – généralités

Les quatres parachiotes Le Jeûne d’Esther – Généralité

Historique.

1 – Après la destruction du premier Temple, les Juifs vivaient en exil sous la domination perse dont l’empire s’étendait sur tout le monde antique. La capitale de cet empire était Chouchane (Suze).
2 – A l’époque du miracle de Pourim le roi Assuérus régnait sur cet empire. Mordékhaï, le dirigeant spirituel des Juifs en exil, travaillait à la cour du roi. 
3 – Le roi, ayant répudié sa femme Vachti qui lui avait désobéi, choisit Esther, la cousine de Mordékhaï, pour devenir la reine de son royaume. 
4 – Les Juifs pêchèrent envers D.ieu en prenant part aux festins organisés par le roi à l’occasion de son intronisation. D.ieu les punit par l’intermédiaire d’Haman, premier ministre du roi. Haman nourrissait une haine féroce contre Mordékhaï qui refusait de se prosterner devant lui. 
5 – Haman, descendant d’Amalek et antisémite notoire, proposa au roi d’appliquer un décret d’extermination contre tous les Juifs de son royaume. Le roi accepta.
6 – Le funeste décret qui devait prendre effet le 13 du mois d’Adar, fut envoyé à toutes les provinces du royaume. A son annonce, les Juifs affligés implorèrent l’Eternel et se repentirent sincèrement. D.ieu envoya alors le salut à Son peuple par l’intermédiaire de la reine Esther.
7 – Celle-ci, à l’annonce de la nouvelle, décréta un jeûne de trois jours pour tous les Juifs de la capitale. Gagnant les faveurs du roi, elle réussit tout-à-fait miraculeusement à mettre Haman en disgrâce, jusqu’à obtenir qu’il soit pendu, à l’endroit même où celui-ci projetait d’exécuter Mordékhaï. 
8 – Mordékhaï, placé au poste de premier ministre, fit envoyer à toutes les provinces du royaume une ordonnance royale selon laquelle les Juifs du royaume étaient en droit, le jour venu, de se défendre contre leurs ennemis et de les éliminer.
9 – Le 13 Adar qui devait être un jour terrible pour le peuple juif, se transforma en jour de joie. La terreur était semée parmi les ennemis du peuple juif. Tous les notables du royaume prêtèrent main forte aux Juifs, et beaucoup de non-Juifs manifestèrent leur désir de se convertir au judaïsme.
10 – Dans tout le royaume 75 000 antisémites furent exterminés. Le lendemain, le 14 Adar, les Juifs débarassés de leurs ennemis, célébrèrent un jour de fête: Pourim. 
11 – A Chouchane, le 13 Adar, les dix fils d’Haman furent tués ainsi que de nombreux ennemis. Esther obtint du roi que, dans la capitale, les Juifs puissent continuer à disposer de leurs ennemis le lendemain (le 14 Adar) comme ils l’avaient fait la veille, et que les dix fils d’Haman soient pendus. Le 15 Adar, les Juifs de Chouchane célebrèrent un jour de fête: Chouchane Pourim.
12 – Mordékhaï et les Sages de la génération consignèrent dans une “Méguilah” (rouleau de parchemin) l’histoire de ce grand miracle ainsi que les Mitzvot (commandements) qui devront être observées en souvenir de ce miracle. A la demande d’Esther ce rouleau fut intégré dans la série des Ecritures Saintes. La “Méguilah Esther” figure ainsi parmi les 24 livres sacrés de la Torah (“Tanakh”).
13 – Ainsi fut instituée par nos ‘Hakhamim cette fête nommée Pourim (qui signifie “Sorts” en perse), en raison du sort jeté par Haman pour choisir une date (le 13 Adar) pour anéantir le peuple Juif. Ce jour fut donc transformé, grâce à l’attachement inconditionnel des Juifs à la Torah, en l’occasion d’introduire une fête supplémentaire à notre calendrier. La fête de Pourim compte parmi les sept Mitzvot dites “De Rabbanane”. 

Les dates de la fête.

14 – Ainsi que mentionné dans l’historique, les Juifs de Chouchane combattirent leurs ennemis le 13 et le 14 Adar, et n’eurent de répit que le 15 Adar, pendant lequel il festoyèrent, alors que les Juifs du restant du royaume prirent revanche sur leurs ennemis le 13 Adar, et festoyèrent le 14 Adar. 
15 – Pour marquer cette distinction, les ‘Hakhamim fixèrent la fête de Pourim au 15 Adar pour les Juifs vivant dans des villes entourées de murailles, à l’instar de Chouchane, qui était alors une ville fortifiée, et au 14 Adar pour les Juifs vivant à la campagne ou dans des villes dépourvues de murailles.
16 – Les ‘Hakhamim décidèrent que le critère d’existence de murailles ne devait pas tenir compte de l’époque où le miracle s’était passé, par égard à la terre d’Israël qui était alors détruite. Ceux-ci fixèrent que les villes qui possèdaient des murailles à l’époque de Josué (au moment de l’entrée du peuple juif en Terre Sainte) fêteraient Pourim le 15 Adar, même si ces murailles ont été détruites par la suite. Par contre, les villes qui ne possèdaient pas de murailles à l’époque de Josué fêteraient Pourim le 14 Adar, même si des murailles ont été érigées par la suite.
17 – Ce jour du 15 Adar, pendant lequel Pourim est célébré dans les villes à remparts, porte le nom de “Chouchane Pourim”. 

Les obligations de la fête.

18 – Selon les termes de la Méguilah, la fête de Pourim fut fixée par les ‘Hakhamim comme jour de festin (“Michté”) et de réjouissances, à l’occasion duquel chacun enverra des mets à son prochain (“Michloa’h Manote”), et fera des dons aux pauvres (“Matanote LaEvyonime”). 
19 – A ces trois obligations s’ajoutent celle de faire la lecture publique de la Méguilah (la veille au soir et le jour de Pourim), afin de publier le miracle de la fête, et celle de mentionner ce miracle dans le passage “Al Hanissim” intercalé dans la prière de la Amida et celle des actions de grâce (“Birkat Hamazone”) récitées après le repas. Chacune de ces obligations sera détaillée dans les chapitres suivants.

“Pourim Katane”

20 – Lorsque l’année comporte deux mois d’Adar, il a déjà été mentionné (au chapitre 1) que Pourim est alors fêté en Adar II (afin de rapprocher la délivrance de Pourim de celle de Pessa’h au mois suivant). Le 14 Adar I porte néanmoins le nom de “Pourim Katane” (littéralement “Petit Pourim”). Le lendemain, le 15 Adar I, porte le nom de “Chouchane Pourim Katane”.
21 – Ces deux jours sont considérés quelque peu comme jours de fête. Il y est interdit de jeûner, ou de prononcer des oraisons funèbres lors d’une inhumation.
22 – On a de plus coutume d’omettre pendant ces deux jours, ainsi qu’à l’office de Min’ha de la veille (le 13 Adar I), les supplications (“Ta’hanoun”) qui sont normalement dites à la fin de la prière du matin et de l’après-midi.
23 – Le passage “Al Hanissim” intercalé dans la prière du jour de Pourim, ne doit cependant pas être mentionné pendant ces deux jours. S’il a été dit par erreur, il n’y aura pas lieu de reprendre.
24 – Pendant ces deux jours, il est bon de faire des repas plus copieux qu’à l’accoutumée, d’autant plus que le mois d’Adar tout entier (même Adar I) est une période de réjouissances.