logo vaad

Chapitre 2 : les quatres parachiotes

Le mois de Adar La fête de Pourim – Généralité

Introduction.

1 – Nos Sages (‘Hakhamim) ont institué, pendant le mois d’Adar (Adar II dans le cas d’une année embolismique), une lecture publique additionnelle le Chabbat matin, à quatre occasions. Ces quatre lectures portent le nom de “Quatre Parachiotes”. 
2 – Deux de ces lectures ont été fixées avant Pourim (14 Adar) et sont en relation avec la fête de Pourim. Il s’agit de “Parachate Chékalim” et “Parachate Zakhor”. Les deux autres sont fixées après Pourim, et constituent une préparation au mois de Nissane qui suit, et à la fête de Pessa’h (15 Nissan). Il s’agit de “Parachate Parah” et “Parachate Ha’Hodech”. 

“Parachate Chékalim”.

3 – La lecture publique de “Parachate Chékalim” se fait le Chabbat qui précède Roch-’Hodech Adar (Adar II en cas d’année embolismique), ou Roch-’Hodech Adar même, lorsque celui-ci tombe un Chabbat. 
4 – Cette lecture tirée de la Sidra “Ki-Tissah”, traite de la Mitzvah du prélèvement d’un demi-sicle (“Ma’hatsit-Hachékel”) qui avait cours jadis. L’argent recueilli servait à l’achat des sacrifices collectifs au Temple, pour la nouvelle année qui commence au mois de Nissane. Par ailleurs, cette lecture est aussi en relation avec la fête de Pourim. Nos Sages enseignent que c’est grâce au mérite de la Mitzvah du Demi-Sicle que les funestes projets d’Haman ont échoués.
5 – Lorsque Chabbat “Chékalim” tombe Roch-’Hodech Adar, six personnes sont appelées à la lecture de la section hebdomadaire. Le septième appelé lira, dans un deuxième Sépher-Torah, la section de Roch-’Hodech. Le Maphtir (8ème appelé) fera, dans un troisième Sépher-Torah, la lecture de “Parachate Chékalim”, suivie de la Haphtarah de “Chékalim”. Chez ‘Habad, on a coutume dans ce cas, de rajouter à la fin de la Haphtarah de “Chékalim”, le premier et le dernier verset de la Haphtarah de Roch-’Hodech (qui est repoussée).
6 – Lorsque Chabbat “Chékalim” précède Roch-’Hodech Adar, sept personnes sont appelées à la lecture de la section hebdomadaire. Le Maphtir (8ème appelé) fera, dans un deuxième Sépher-Torah, la lecture de “Parachate Chékalim”, suivie de la Haphtarah de “Chékalim”. Lorsque ce Chabbat tombe la veille de Roch-’Hodech, on a coutume chez ‘Habad, de rajouter à la fin de la Haphtarah de “Chékalim”, le premier et le dernier verset de la Haphtarah de “Ma’har-’Hodech” (qui est repoussée). 

“Parachate Zakhor”.

7 – La lecture publique de “Parachate Zakhor” se fait toujours le Chabbat qui précède Pourim. 
8 – Cette lecture tirée de la Sidra “Ki-Tétsé”, traite de la Mitzvah de se souvenir d’Amalek et de ses actions pernicieuces dans le but de détourner le peuple juif de son Créateur. Pour cela, nous avons reçu de D.ieu le commandement (“positif”) de garder en nous la haine contre Amalek et ce qu’il représente, ainsi que l’interdiction (commandement “négatif”) de ne jamais l’oublier.
9 – La lecture de “Parachate Zakhor” se trouve donc en relation directe avec la fête de Pourim qui célèbre la victoire du peuple juif contre Haman qui était un descendant d’Amalek. Nos Sages ont déclaré: “Le souvenir d’Amalek doit être mentionné (lors de la lecture de “Parachate Zakhor”) puis effacé (lors de la fête de Pourim)”.
10 – Le Chabbat “Zakhor”, sept personnes sont appelées à la lecture de la section hebdomadaire. Le Maphtir (8ème appelé) fera, dans un deuxième Sépher-Torah, la lecture de “Zakhor”, suivie de la Haphtarah de “Zakhor” (qui remplace celle de la section hebdomadaire).
11 – Bien que la Mitzvah de se souvenir d’Amalek et de ce qu’il représente puisse être accomplie tous les jours (selon certains, il y a même obligation de le faire, c’est la raison pour laquelle chez ‘Habad et dans d’autres communautés on a l’habitude de lire quotidiennement la “Parachate Zakhor” à titre individuel), la lecture publique de la “Parachate Zakhor” à la date prescrite par les ‘Hakhamim (Chabbat “Zakhor”) constitue néanmoins la Mitzvah principale.
12 – Certains pensent que cette lecture publique devient alors une obligation de la Torah, bien qu’elle ait été instituée par les ‘Hakhamim. D’après cette opinion, certains pensent que l’obligation d’écouter cette lecture incombe également aux femmes, puisque la Mitzvah de se souvenir d’Amalek n’est pas en soi rattachée à un temps précis.
13 – A l’opposé, d’autres pensent que cette lecture publique reste une obligation des ‘Hakhamim (bien que l’obligation de se souvenir d’Amalek soit une Mitzvah de la Torah), et que, de ce fait, les femmes ne sont pas tenues de l’écouter, comme dans le cas de toutes les obligations assignées à un temps précis. 
14 – En pratique, la coutume généralement répandue de nos jours est que les femmes viennent en grand nombre à la synagogue pour assister à cette lecture. En tout état de cause, leur récompense est assurée.
15 – Les hommes, quant à eux, ont l’obligation absolue (de la Torah ou des ‘Hakhamim) d’écouter cette lecture. Chacun veillera donc à avoir à l’esprit au moment de la lecture de s’acquitter de son obligation. (De même l’officiant aura à l’esprit d’acquitter par sa lecture les fidèles de leur obligation). Dans de nombreuses congrégations, on a l’habitude de faire, avant la lecture, une annonce à ce sujet.
16 – Celui qui, pour des raisons de force majeure, n’a pas pu assister à la lecture publique, devra tout au moins faire cette lecture à titre individuel le jour de Chabbat “Zakhor”. Il devra préférablement faire cette lecture dans un Sépher-Torah, accompagnée de la mélodie traditionnelle (“Taamim”). Il devra en outre, lors de la lecture publique le jour de Pourim (qui se fait également au sujet d’Amalek, dans un texte différent), avoir à l’esprit de s’acquitter de son obligation d’écouter “Parachate Zakhor”.
17 – Lors de la lecture de “Parachat Zakhor”, il y a lieu (à cause du doute qui existe à ce sujet) de répéter le mot ¯ÎÊ: la première fois en vocalisant le Zaïn avec un Tzéré (        ), la seconde fois en le vocalisant avec un Ségol ( ). [Chez les Achkénazim la prononciation du Tzéré (eï) diffère de celle du Ségol (é)].

“Parachate Parah”

18 – La lecture publique de “Parachate Parah” se fait tantôt le Chabbat qui suit Pourim, tantôt le second Chabbat après Pourim. Dans tous les cas, le Chabbat “Parah” précède immédiatement le Chabbat “Ha’Hodech” (la dernière des “Quatre Parachiotes”) sans interruption. 
19 – Cette lecture tirée de la Sidra “‘Houkat”, traite de la Mitzvah de la “Vache Rousse”, à partir de laquelle étaient confectionnées les eaux lustrales qui servaient à la purification des personnes ayant été en contact avec un mort. Cette purification était essentielle, à l’approche du mois de Nissane, afin de pouvoir apporter le Sacrifice Pascal (“Korbane Pessah”).
20 – Le Chabbat “Parah”, sept personnes sont appelées à la lecture de la section hebdomadaire. Le Maphtir (8ème appelé) fera, dans un deuxième Sépher-Torah, la lecture de “Parachate Parah”, suivie de la Haphtarah de “Parah” (qui remplace celle de la section hebdomadaire). 
21 – Certains pensent que cette lecture représente une obligation de la Torah (à l’instar de “Parachate Zakhor”), dans le sens qu’elle remplit l’obligation de la Torah de se souvenir du pêché du “Veau d’Or” pour lequel l’expiation a été obtenue par la Mitzvah de la “Vache Rousse”.
22 – A l’opposé, la majorité est d’avis que cette lecture reste une institution des ‘Hakhamim. Tous cependant, s’accordent sur le fait que les femmes n’ont pas l’obligation d’écouter cette lecture. (Selon les premiers avis, les femmes n’ayant pas participé au pêché du “Veau d’Or”, n’ont pas été astreintes à cette obligation). 

“Parachate Ha’Hodech”.

23 – La lecture publique de “Parachate Ha’Hodech” se fait toujours le Chabbat qui précède Roch-’Hodech Nissane, ou Roch-’Hodech Nissane même, lorsque celui-ci tombe un Chabbat.
24 – Cette lecture tirée de la Sidra “Bô”, traite de la Mitzvah du “Korbane Pessa’h” (Sacrifice Pascal), et de la Mitzvah de fixer Nissane comme le premier des mois hébraïques. Cette lecture annonce la venue de Nissane – mois de la délivrance, et celle de Pessa’h – fête de la délivrance, faisant suite à la délivrance de Pourim au mois d’Adar.
25 – Lorsque Chabbat “Ha’Hodech” tombe Roch-’Hodech Nissane, sept personnes sont appelées à la lecture de la section hebdomadaire. Le septième appelé lira, dans un deuxième Sépher-Torah, la section de Roch-’Hodech. Le Maphtir (8ème appelé) fera, dans un troisième Sépher-Torah, la lecture de “Parachate Ha’Hodech”, suivie de la Haphtarah de “Ha’Hodech”. Chez ‘Habad, on a coutume de rajouter à la fin de cette Haphtarah, le premier et le dernier verset de la Haphtarah de Roch-’Hodech (qui est repoussée). 
26 – Lorsque Chabbat “Ha’Hodech” précède Roch-’Hodech Nissane, sept personnes sont appelées à la lecture de la section hebdomadaire. Le Maphtir (8ème appelé) fera, dans un deuxième Sépher-Torah, la lecture de “Parachate Ha’Hodech”, suivie de la Haphtarah de “Ha’Hodech”. Lorsque ce Chabbat tombe la veille de Roch-’Hodech, on a coutume chez ‘Habad, de rajouter à la fin de cette Haphtarah, le premier et le dernier verset de la Haphtarah de “Ma’har-’Hodech” (qui est repoussée).

Règles relatives aux “Quatre Parachiotes”.

27 – Chacune des “Quatre Parachiotes” doit être lue à la synagogue le Chabbat qui lui a été assigné. Lorsque l’une de ces lectures n’a pas été faite à la date prescrite, il ne sera pas permis de la faire le Chabbat suivant. 
28 – Cependant, certains permettent (en cas d’oubli ou autre) de faire la lecture publique de “Parachate Chékalim” le Chabbat suivant, puisque celle-ci se fera avant Pourim. De même, dans le cas de “Parachate Para’h”, certains permettent de faire cette lecture le Chabbat suivant (en même temps que “Parachate Ha’Hodech”) puisque celle-ci se fera avant le mois de Nissane.
29 – Toutefois, si après avoir lu la Haphtarah hebdomadaire, on s’est rendu compte que l’on a omis de lire la “Parachah” du jour (l’une des “Quatre Parachiotes”), il faudra sortir à nouveau un Sépher-Torah, et faire la lecture publique de cette “Parachah”. A la suite, on lira la Haphtarah relative à cette “Parachah”, sans toutefois réciter les bénédictions qui l’accompagnent (puisque ces bénédictions ont été déjà récitées sur la Haphtarah hebdomadaire).
30 – Un groupe de personnes (six au moins) ou une congrégation qui, pour une raison ou une autre, n’a pas fait la lecture de la “Parachah” du jour (l’une des “Quatre Parachiotes”) à l’office du matin, pourra selon certains, faire une lecture publique de cette “Parachah” à l’office de Min’ha (l’après-midi).
31 – D’autres sont d’avis que ces lectures doivent obligatoirement se faire à l’office du matin. En pratique, dans le cas de “Parachate Zakhor” (qui est considérée par la majorité comme une obligation de la Torah), il sera permis de faire une lecture publique à l’office de Min’ha.
32 – Dans certains communautés, le passage de supplication “Av HaRa’hamim”, généralement récité le Chabbat à l’issue de la lecture de la Torah, est omis à l’occasion de ces “Quatre Parachiotes”. Chez ‘Habad cependant, il est seulement omis à l’occasion de Chabbat “Mévarakhim” (le Chabbat qui précède Roch-’Hodech), ou à l’occasion de tout événement qui justifierait que l’on ne dise pas de supplications s’il s’agissait d’un jour de semaine. Chez les Sépharadim, ce passage ne figure pas dans le rituel.
33 – Le passage de supplication “Tzidkatékha” est normalement récité dans toutes les communautés à l’issue de la prière de Min’ha (sauf s’il y a une autre raison de l’omettre).
34 – La lecture de ces “Quatre Parachiotes” ne se fait jamais quatre semaines consécutives. La plupart des années, il existe un Chabbat d’interruption, parfois, deux. Il n’y a cependant jamais d’interruption entre Chabbat “Parah” (le 3ème) et Chabbat “Ha’Hodech (le 4ème).