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Mariage & Pureté Familiale



 

Comment fixer le jour du mariage selon la coutume ‘Habad :

La coutume largement répandue est que le choix du lieu et du jour du mariage se fasse en concertation entre les parents du ‘Hatane et de la Kalla[1].
Le Rabbi insistait tout particulièrement pour que le mariage soit fixé à une date aussi rapprochée que possible des fiançailles[2].

Lorsque se pose la question du choix du jour du mariage, il faut avant tout exclure les jours interdits par la Halakha qui sont :

  • Le Chabbath et les jours de fêtes (Yom Tov)[3]
  • Les jours de mi-fêtes[4] (‘Hol haMoëd)

Il faut également exclure les périodes interdites selon la coutume qui sont :

  • La période de rigueur liée à la Sefirath haOmer[5] (selon la coutume ‘Habad, cette période couvre tous les jours de la Sefira, jusqu’à la fête de Chavouôth[6])
  • La période de deuil liée à la destruction du Temple[7] (selon la coutume Ashkénaze et ‘Habad, cette période couvre les trois semaines entre le 17 Tamouz et le 9 Av[8])
  • La période de pénitence entre Roch Hachana et Yom Kipour (selon la coutume ‘Habad[9])

Le deuxième critère de choix est pour faire en sorte que la Kalla ne soit pas indisposée le jour du mariage[10].

Le troisième et dernier critère est celui de choisir un jour qui soit propice au mariage, c’est-à-dire qui ait un bon Mazal. Le Choul’hane Aroukh (Y.D. 179-2) et le Rama (E.H. 64-3) déclarent que la coutume a été adoptée de ne célébrer un mariage que dans la première partie du mois hébraïque. C’est-à-dire jusqu’au 15 du mois, lorsque la lune est dans sa phase ascendante, ce qui est un signe de réussite et de succès.

Selon la coutume ‘Habad, le choix de cette première quinzaine pour fixer le jour du mariage est si important qu’il doit se faire même au détriment du critère de choix précédemment cité[11] (que la Kalla ne soit pas indisposée !)

Cette limitation à la première moitié du mois s’applique généralement à tous les mois, y compris les mois de Tichri[12], Nissane[13] et Sivane[14] qui sont des mois de fête. Mais certains mois (Kislev[15], Adar[16] et Eloul[17]) sont particulièrement favorables et permettent de célébrer le mariage pendant le mois tout entier, y compris la deuxième moitié.

A l’inverse, certains mois sont globalement considérés pas ou peu propices. Dans un cas (mois de ‘Hechvane[18]), le Rabbi dit que la coutume ‘Habad est de ne pas y célébrer de mariage, dans l’autre (mois de Téveth et Chevath[19]), qu’il n’est pas fréquent d’y célébrer un mariage.

Concernant les mois de Tamouz et Av, il est certain qu’ils ne sont pas particulièrement propices[20]. Néanmoins, dans les deux cas le Rabbi autorise à célébrer un mariage durant la première moitié du mois, en dehors de la période de deuil allant du 1er au 10 Av[21]. Il suggère cependant d’éviter complètement le mois de Av[22] et de lui préférer le début du mois de Tamouz (qui est le mois de la Libération du Rabbi Rayats) jusqu’au 13 Tamouz et plus particulièrement le jour du 13 Tamouz qui le jour de sa Libération Finale[23].

Lorsqu’un mois compte 30 jours, le 30ème jour du mois est aussi le premier jour de Roch ‘Hodech du mois suivant. Dans ce cas la Rabbi s’est prononcé pour le considérer comme appartenant à la première quinzaine du mois suivant et permettre d’y célébrer un mariage[24].

Mentionnons enfin que le Rabbi souhaitait que l’on évite de fixer le mariage un dimanche, pour ne pas suivre en cela la coutume des non juifs[25].

En fonction de ce qui a été exposé, voici le Tableau Récapitulatif des mois de l’année :

Mois de Tichri :

  • On y célèbre un mariage uniquement les 11, 12, 13 et 14 Tichri. (On ne retient que la première quinzaine en excluant les jours de pénitence et le 15 Tichri qui est jour de fête).

Mois de ‘Hechvane :

  • On n’a pas coutume de célébrer de mariage pendant ce mois.

Mois de Kislev :

  • Le mois de Kislev est un mois heureux et particulièrement propice au mariage. On y célèbre un mariage pendant tout le mois, y compris le 30 ‘Hechvane (lorsque le mois a 30 jours) qui est aussi le premier jour de Roch ‘Hodech Kislev, jusqu’au 30 Kislev (lorsque le mois a 30 jours).

Mois de Teveth :

  • On n’a généralement pas coutume de célébrer de mariage pendant ce mois.

Mois de Chevath :

  • D’une part, le Rabbi écrit que l’on n’a généralement pas coutume de célébrer de mariage pendant ce mois[26]. D’autre part, il indique qu’il est possible de célébrer un mariage pendant la première quinzaine de Chevath[27]. Et, en cas de nécessité, il autorise à le faire, même pendant la seconde quinzaine, à condition d’obtenir l’approbation de trois Rabbanim réunis en Beth-Din[28].

Mois de Adar, Adar I et Adar II :

  • Le mois de Adar est un mois joyeux. On y célèbre un mariage pendant tout le mois (ou les deux mois de Adar I[29] et Adar II), y compris le 30 Chevath qui est le premier jour de Roch ‘Hodech Adar.

Mois de Nissane :

  • On y célèbre un mariage depuis le 1er Nissane jusqu’au 14 Nissane inclus. (On ne retient que la première quinzaine en excluant le 15 Nissane qui est Yom Tov).

Mois de Iyar :

  • On ne célèbre pas de mariage en Iyar qui coïncide avec la période du Omer. En cas de nécessité, un mariage peut être célébré le jour de Lag Baomer (18 Iyar), mais pas la nuit qui précède[30].

Mois de Sivane :

  • On célèbre y un mariage à partir du lendemain de la fête de Chavouôth jusqu’au 15 Sivane inclus. (On ne retient que la première quinzaine en excluant les premiers jours qui sont liés à la période du Omer et les jours de Yom Tov).

Mois de Tamouz :

  • On y célèbre un mariage depuis le 30 Sivane (qui est le premier jour de Roch ‘Hodech Tamouz) jusqu’au 13 Tamouz inclus, avec une préférence pour le 13 Tamouz, jour de la Libération Finale du Rabbi Rayats. Le Rabbi écrit que le choix de Tamouz est toujours préférable à celui de Av. (On ne retient que la première quinzaine jusqu’au 13 Tamouz).

Mois de Av :

  • Il est possible d’y célébrer un mariage uniquement les 11, 12, 13, 14 et 15 Av. (On ne retient que la première quinzaine en excluant la période deuil du 1 au 9 Av, ainsi que la journée du 10 Av également liée au deuil du 9 Av)

Mois de Eloul :

  • Le mois d’Eloul est un mois de miséricorde particulièrement propice au mariage. On y célèbre un mariage pendant tout le mois, depuis le 30 Av qui est le premier jour de Roch ‘Hodech Eloul, jusqu’à la fin du mois.

Rav Yossef HAOUZI

 


[1] Igueroth Kodech du Rabbi, vol.19, p.200.

[2] Igueroth Kodech du Rabbi, vol.4, p.365 ; vol.5, p.283 ; vol.11, pp.148,169 ; vol.16, p.202 ; vol.21, p.406 ; etc..

[3] Choul’hane Aroukh E.H. 64-5 ; Choul’hane Aroukh Ad. haZ. 339-4, qui explique qu’il s’agit d’interdictions rabbiniques de type chevouth, applicables Chabbath et Yom Tov.

[4] Choul’hane Aroukh O.H. 546-1 (car durant cette période, il faut se consacrer à la joie de la fête.)

[5] Le Choul’hane Aroukh Ad. haZ. 493-1 ainsi que la majorité des décisionnaires rapportent que c’est une période de deuil en rapport avec la mort de 24.000 disciples de Rabbi Akiva pendant 33 jours durant cette période (avec différents avis pour savoir quels sont ces jours). Mais selon le Arizal et d’autres décisionnaires, il s’agit d’une période de rigueur qui concerne tous les jours de la Sefira.

[6] Séfer haMinhaguim, p.74, à propos de l’interdiction de se couper les cheveux jusqu’à la veille de Chavouôth ; Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 9, p.46, à propos de l’interdiction de mariage pendant les jours de Sefira.

[7] Le Choul’hane Aroukh O.H. 551-2, limite l’interdiction entre le 1er et le 9 Av. Telle est la coutume Sépharade.

[8] Le Rama O.H. 551-2, étend l’interdiction aux trois semaines entre le 17 Tamouz et le 9 Av. Telle est la coutume Ashkénaze et ‘Habad.

[9] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 9, p.205, rapporté dans Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.98.

[10] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 9, p.46.

[11] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 7, p.88, rapporté dans Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.102.

[12] Sefer haMinhaguim, p.76 ; Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 17, p.306, rapporté dans Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.97.

[13] Igueroth Kodech du Rabbi Rayats, vol. 10, p.114.

[14] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 8, p.318.

[15] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 21, p.406 ; vol. 18, p.16 ; Si’hoth Kodech 5752, vol. 2, p.418 ; etc.

[16] Igueroth Kodech du Rabbi Rayats, vol. 10, pp.114, 287. Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 7, p.88 ; etc.

[17] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 9, p.226 ; vol. 20, p.304 ; vol. 22, p.314 ; etc.

[18] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 17, p.277 ; Séfer haMinhaguim, p.76. Les commentateurs en rapportent la raison. Ce mois est teinté d’amertume, d’où son nom Mar-‘Hechvane, mar signifiant amer en hébreu, car il est dépourvu de toute fête ou jour de réjouissance. Voir Niteï Gavriel, Nissouïne, vol. 1, p.304.

[19] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 5, p.52, rapporté dans Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.98 ; Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 18, p.16. Voir la note suivante.

[20] Les commentateurs rapportent au nom du Zohar que les trois mois Tamouz, Av et Téveth sont des mois empreints de rigueur. Selon une autre version, c’est le mois de Chevath qui est concerné, à la place du mois de Téveth. Voir Nitei Gavriel, Nissouïne, vol. 1, p.305.

[21] Likoutei Si’hoth, vol. 24, p.462, rapporté dans Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.100.

[22] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 16, p.202, rapporté dans Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.100. Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 6, p.171.

[23] Ce qui ressort de Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 16, p.202 et vol. 6, p.171 est que la permission est donnée seulement jusqu’au 13 Tamouz inclus. Mais le Nitei Gavriel, ibid., p.299, se basant sur une réponse qui lui a été donnée par le Rabbi, conclut que la permission s’étend jusqu’au 16 Tamouz inclus !? Le Sim’hath Olam, p.46, reprend l’avis du Nitei Gavriel sans donner de référence !?

[24] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 9, p.46, rapporté dans Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.101.

[25] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 18, p.207.

[26] Voir plus haut à la note 20.

[27] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 7, p.88.

[28] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 19, p.145. Voir plus haut à la note 20, les propos du Zohar selon la deuxième version.

[29] Chaârei Halakha ouMinhag, vol. 4, p.99, réponse donnée par le Rabbi au Rav Gavriel Zinner.

[30] Igueroth Kodech du Rabbi, vol. 8, p.318.