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Critères de Calcul des Horaires

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Les horaires hébraïques tels que définis dans la Tora trouvent leur champ d’application dans l’accomplissement des diverses obligations (Mitsvoth) du jour. Voici les explications pour chacun d’eux :

Introduction

Dans la Tora et toute la littérature rabbinique, les horaires sont souvent exprimés en termes de temps écoulé (ou de distance de marche, ce qui revient au même) par rapport à un phénomène astronomique visible et connu.

Par exemple, il est dit qu’un homme parcourt 4 mil (environ 4 kilomètres) entre l’aube (âloth haCha’har) et le du lever du soleil. Ceci permet, connaissant la vitesse du marcheur, de définir l’heure de l’aube à partir du lever du soleil qui est une donnée visible et connue.

Il est cependant clair que l’heure de l’aube varie au fil des saisons et en fonction des coordonnées géographiques du lieu. Cette définition n’a donc de sens que pour un jour particulier et un lieu déterminé.

En effet, nos Sages expliquent que cette mesure n’a été donnée que pour un jour d’équinoxe (lorsque le jour et la nuit ont la même durée) et pour un marcheur qui se trouve à Yérouchalaïm.

Pour les autres jours et les autres lieux il n’y a pas d’autre solution que de faire des ajustements en comparant le degré de luminosité du jour de référence au moment de l’aube à celui du jour en question et à l’endroit où la question se pose. Cet exercice n’est évidement pas facile !

De la même façon, le moment du commencement de la nuit (tseith haKokhavim) est défini dans la Tora seulement pour le jour et le lieu de référence précités. Il est fonction d’un certain temps écoulé à partir du coucher du soleil.

Pour les autres jours et les autres lieux il est nécessaire de comparer le niveau d’obscurité du ciel et les étoiles qui y apparaissent par rapport aux conditions qui prévalent le jour de référence.

Dans le cas précité la Tora nous évite l’exercice de comparaison en donnant une référence absolue pour la nuit qui est l’apparition dans le ciel de trois étoiles de taille moyenne. Mais là encore, ce n’est pas si simple car la notion d’étoile de taille moyenne est quelque peu subjective et en tout cas plutôt réservée à des initiés.

Fort heureusement, de nos jours, avec la généralisation des montres et autres outils de mesure du temps, il est possible grâce à des calculs astronomiques relativement simples et surtout grâce aux tables horaires très largement diffusées qui présentent les résultats de ces calculs, d’obtenir ces horaires sans avoir même à sortir pour scruter le ciel.

En effet, chaque horaire défini dans la Tora pour la journée de référence (équinoxe) et le lieu de référence (Jérusalem), correspond à une position précise du soleil par rapport à la terre. Il suffit de transposer cette position du soleil à n’importe quel jour de l’année et à n’importe quel lieu du globe pour obtenir par un simple calcul mathématique quelle heure il sera à ce moment ce jour là et à cet endroit.

Différents avis

Les horaires de la Tora, comme beaucoup d’autres domaines de la Tora, font l’objet de nombreuses controverses parmi les décisionnaires.

Les divergences se concentrent sur les critères qui fixent le commencement du jour et la fin du jour ainsi que sur la période de transition (dite bein haChemachoth) entre le jour et la nuit. Ce qui engendre des divergences sur la durée du jour et par voie de conséquence sur la plupart des autres horaires.

La Halakha n’a souvent pas tranché entre les différents avis et, encore de nos jours, il existent des coutumes disparates entre les différentes communautés.

Dans ces tables nous nous sommes limités à présenter, pour chaque horaire, les avis principaux qui sont les plus usités.

Lorsque deux avis figurent pour un même horaire, il est laissé à chacun la possibilité d’adopter l’avis le plus intransigeant, surtout lorsqu’il s’agit d’un horaire lié à une obligation de la Tora comme la lecture matinale du Chémâ.

Parfois, pour un même horaire, selon l’obligation qui est liée à cet horaire, c’est tantôt l’avis « précoce » qui est plus intransigeant, tantôt l’avis « tardif ». Le discernement est donc de mise.

Dans tous les cas où il a été exprimé, l’avis de l’Admour haZakèn a été rapporté.

Précision des tables

Les horaires de ces tables ont été établis avec une grande précision grâce au concours de Monsieur Roger Yossef Stioui, grand spécialiste en la matière, qui a réalisé les calculs mathématiques en fonction des critères définis ci-dessous. Nous tenons à lui exprimer notre plus sincère gratitude.

A titre d’exemple, il faut savoir que l’introduction d’une année bissextile (lorsque le mois de février a 29 jours) tous les 4 ans fait que chaque année civile d’un cycle de 4 ans du calendrier est légèrement différente de l’autre et produit des horaires légèrement différents.

Dans nos tables, les valeurs ont été calculées individuellement pour chaque jour et ne sont pas simplement la valeur moyenne calculée sur un cycle de quatre ans comme c’est le cas dans la plupart des tables.

Cependant, il importe de faire remarquer que toute table horaire comporte un certain degré inhérent d’imprécision qui est dû à plusieurs facteurs.

  1. Le premier est tout simplement que les valeurs données sont exprimées en heures et minutes sans mention de secondes.
    Selon le cas, le chiffre des minutes a été arrondi à la valeur supérieure ou inférieure, toujours dans le sens de plus d’intransigeance. Ainsi, par exemple, pour l’heure d’allumage des bougies de Chabbath, l’arrondi à a été fait en éliminant les secondes, tandis que pour la sortie du Chabbath, l’arrondi à la minute supérieure a été fait dès le première seconde.
    Dans les cas où l’intransigeance n’apparaît pas plus dans un sens que dans un autre, nous avons simplement appliqué la règle habituelle des arrondis (arrondi inférieur de 1 à 29 secondes et arrondi supérieur de 30 à 59 secondes).
  2. Le second est que les valeurs sont données pour un point géographique bien précis. Pour Paris par exemple, il s’agit du centre de la capitale. Pour ceux qui se trouvent dans l’Est ou l’Ouest parisien, il peut y avoir un écart allant jusqu’à 20 secondes, en plus ou en moins.
  3. Le dernier facteur d’imprécision est totalement aléatoire et est lié aux conditions atmosphériques.
    En effet, l’horaire défini par la Tora correspond à un phénomène astronomique visible. Par exemple, dans le cas du lever du soleil il s’agit du moment où le bord supérieur du soleil devient visible à l’horizon. Or, nous savons que les rayons du soleil qui nous parviennent subissent, en passant par la couche atmosphérique, une déviation due à la réfraction et que le soleil commence à être visible à l’horizon alors que, d’un point de vue de sa position géométrique, le soleil se trouve encore sous l’horizon !
    Ce phénomène dû à la réfraction est bien pris en compte dans nos tables, mais le problème est que cette réfraction est sensiblement modifiée par les conditions atmosphériques d’humidité, de pression barométrique, de température, de teneur en carbone, de longueur d’onde et de bien d’autres paramètres. Ce qui est totalement imprévisible !

Critères de calcul en résumé

Centre du disque solaire à 25,9° sous l’horizon (עלות השחר (120 דקות
Centre du disque solaire à 16,1° sous l’horizon (עלות השחר רמב”ם (72 דקות
Centre du disque solaire à 11° sous l’horizon (משיכיר (אור מאיר
Centre du disque solaire à 0,85° sous l’horizon נץ החמה
Premier tiers du jour. Durée du jour calculée depuis l’aube (72 min) jusqu’à la pleine nuit (nuit de Rabbénou Tam, 72 min) (סוף זמן ק”ש (מ”א
Premier tiers du jour. Durée du jour calculée depuis le lever jusqu’au coucher du soleil (סוף זמן ק”ש (גר”א ואדה”ז
Premier quart du jour. Durée du jour calculée depuis le lever jusqu’au coucher du soleil (סוף זמן תפילה (גר”א ואדה”ז
Centre du disque solaire à 90° au dessus de l’horizon חצות היום
30 minutes fixes après la mi-journée מנחה גדולה
9,5/12 de la durée du jour calculée depuis le lever jusqu’au coucher du soleil מנחה קטנה
10,75/12 de la durée du jour calculée depuis le lever jusqu’au coucher du soleil פלג המנחה
18 minutes fixes avant le coucher du soleil כניסת השבת והדל”נ
Centre du disque solaire à 0,85° sous l’horizon שקיעת החמה
Centre du disque solaire à 4,8° sous l’horizon (צאת ג’ כוכבים בינונים (גר”א
Centre du disque solaire à 6,1° sous l’horizon (צאת ג’ כוכבים בינונים (אדה”ז
Centre du disque solaire à sous l’horizon (צאת ג’ כוכבים קטנים (אור מאיר
Centre du disque solaire à 8,5° sous l’horizon (מוצאי שבת (הרב טוקצינסקי
Centre du disque solaire à 90° sous l’horizon חצות הלילה
1/12 de la durée du jour calculée depuis l’aube (72 min) jusqu’à la pleine nuit (nuit de Rabbénou Tam, 72 min) (שעה זמנית (מ”א
1/12 de la durée du jour calculée depuis le lever jusqu’au coucher du soleil (שעה זמנית (גר”א ואדה”ז

Aube ou Début du jour (עלות השחר)

Cet horaire se définit par rapport à l’heure du lever du soleil selon le calcul suivant :

Le Talmud rapporte qu’entre le moment de l’aube et celui du lever du soleil, un marcheur parcourt une distance de 4 mil (environ 4 kilomètres). Selon un deuxième avis, la distance parcourue est de 5 mil (5 kilomètres environs).

Par ailleurs, trois avis s’affrontent sur le temps de parcours d’un mil, 18 minutes, 22 ½ minutes et 24 minutes.

La combinaison des différents avis permet d’obtenir six avis sur la question. Mais en réalité, seuls trois avis sont soutenus pour exprimer le temps de parcours qui définit l’heure de l’aube :

  1. 72 minutes (4 mil parcourus chacun en 18 minutes). C’est l’avis du Rambam (et selon certains, aussi celui de l’Admour haZakèn) et celui très majoritairement adopté en dehors d’Israël. Il correspond à une position du soleil dont le centre est situé à 16,1° sous l’horizon. C’est le deuxième avis qui est rapporté dans nos tables.
  2. 90 minutes (4 mil parcourus chacun en 22 ½ minutes). C’est l’avis très majoritairement adopté de nos jours en Israël. Il correspond à une position du soleil dont le centre est situé à 19,75° sous l’horizon. Nous ne l’avons pas rapporté !
  3. 120 minutes (5 mil parcourus chacun en 24 minutes). C’est selon le Rav Haïm Naé, auteur du Ktsoth haChoul’hane et éminent décisionnaire ‘Habad du siècle dernier, l’avis de l’Admour haZakèn ! Même si cet avis est de nos jours rejeté par la plupart des décisionnaires ‘Habad, un certains nombre de personnes en Israël en tiennent compte pour être plus intransigeants sur l’heure de début du jeûne par exemple. Il correspond à une position du soleil dont le centre est situé à 25,9° sous l’horizon. C’est le premier avis qui est rapporté dans nos tables.

Début pour la pose des Téfiline (זמן משיכיר)

Cet horaire n’est basé sur aucun phénomène astronomique connu.

Il doit simplement être évalué de manière empirique pour répondre au critère énoncé : pouvoir reconnaître avec la luminosité ambiante une personne peu familière à une distance de deux mètres.

En Israël, de nombreuses coutumes coexistent : coutume des sépharades en Israël (1 heure avant le lever du soleil = soleil à 13,4° sous l’horizon), coutume la plus répandue à Jérusalem (52 minutes avant le lever du soleil = soleil à 11,8° sous l’horizon), coutume répandu à Bnei Braq (45 minutes avant le lever du soleil = soleil à 10,2° sous l’horizon), etc.

En France et en Europe la coutume qui a été largement adoptée de nos jours et que nous avons reprise dans nos tables est celle basée sur l’évaluation faite le Rav Méïr Posen, auteur de l’ouvrage Or Méïr, qui parvient à une position du soleil dont le centre est situé à 11° sous l’horizon.

Lever du soleil (נץ החמה)

Il s’agit de l’apparition du disque solaire à l’horizon et non de l’apparition de la lueur des rayons du soleil.

Concernant l’observation, il faut faire remarquer que plus l’observateur se trouve en hauteur, plus tôt il pourra observer l’apparition du soleil à l’horizon.

Par exemple les habitants de Jérusalem qui se trouvent à une altitude d’environ 800 mètres, observent l’apparition du soleil environ 5 minutes avant les habitants de la plaine.

Certains pensent que dans ce cas, le calcul doit se faire en tenant compte de l’altitude. Car, pour la Tora, c’est la vision qui est le critère déterminant. C’est d’ailleurs bien ainsi la coutume à Jérusalem.

Pour nos tables, nous n’avons pas tenu compte de ce facteur. Tous les horaires sont basés sur l’apparition du soleil à l’horizon pour un observateur qui se trouve au niveau de la mer (altitude zéro.) Selon ces critères et en tenant compte d’un indice de réfraction de 34’ (voir plus haut au paragraphe « Précision des tables »), le lever du soleil se produit lorsque le centre du disque solaire se trouve à 0,85° sous l’horizon.

De même, nous n’avons pas tenu compte dans nos tables de l’avance de cet horaire (et du recul de celui du coucher du soleil) selon l’avis de l’Admour haZakèn dans son Sidour qui soutient (à propos du coucher du soleil) que la hauteur de référence pour le calcul doit être (pour tous !) la hauteur des montagnes de Jérusalem.

Bien que cet écart ait bien été pris en compte pour le calcul de la fin de la journée (tseith haKokhavim) selon l’Admour haZakèn, nous n’avons pas souhaité le faire pour les horaires du lever et du coucher du soleil. Nous considérons qu’il est plus approprié de laisser au Rav (qui doit par exemple se prononcer sur la validité d’un hefsek tahara fait tardivement) la responsabilité d’évaluer la pertinence d’utiliser cet horaire dans des cas litigieux.

Heure limite pour la lecture du Chémâ (סוף זמן קריאת שמע)

Il s’agit selon le Talmud de la fin du premier quart de la journée, heure à laquelle les princes se lèvent tardivement du lit.

Cela correspond à la fin de la troisième heure du jour lorsque celui-ci est divisé en douze parties que sont les douze heures dites « relatives ».

Il existe deux courants majeurs sur la façon de définir la journée pour les besoins de ce calcul.

Le premier associe la durée du jour à la lumière et conclut que celui-ci commence à l’aube (âloth haCha’har) et se termine lorsque le jour disparaît totalement et que la nuit s’obscurcit complètement, laissant apparaître toutes les étoiles (moment appelé « Nuit de Rabbénou Tam. »  C’est le premier avis qui est ramené dans nos tables au nom du Maguèn Avraham.

Le second associe la durée du jour à la visibilité du soleil et soutient que celui-ci commence au lever du soleil (nets ha’Hama) et se termine au coucher du soleil (chekiâth ha’Hama). C’est le second avis qui est ramené dans nos tables au nom du Gaon de Vilna et de l’Admour haZakèn.

Heure limite pour la prière du matin (סוף זמן תפילת השחר)

Il s’agit selon le Talmud de la fin du premier tiers de la journée, heure limite du sacrifice journalier du matin au Temple.

Cela correspond à la fin de la quatrième heure du jour lorsque celui-ci est divisé en douze parties que sont les douze heures dites « relatives ».

Il existe, comme exposé précédemment, deux courants majeurs sur la façon de définir la journée pour les besoins de ce calcul.

Pour cet horaire, nous n’avons rapporté que l’avis principal (surtout lorsqu’il s’agit comme dans notre cas d’une exigence rabbinique et non pas de la Tora) qui considère que le jour commence au lever du soleil (nets ha’Hama) et se termine au coucher du soleil (chekiâth ha’Hama).

Mi journée (חצות היום)

Il s’agit du milieu du jour, lorsque le soleil se trouve au milieu de sa course au dessus de la terre.

Cela correspond à la fin de la sixième heure (et au début de la septième heure) du jour lorsque celui-ci est divisé en douze parties que sont les douze heures dites « relatives ».

Cet horaire ne peut être sujet à controverse car il correspond à une réalité astronomique qui est le moment où le soleil se trouve au plus haut dans le ciel. C’est donc le centre de symétrie du jour, tant pour ceux qui calculent sa durée depuis le lever du soleil jusqu’au coucher du soleil que ceux qui considèrent le jour allant de l’aube à la nuit. Ce qui explique que ces derniers définissent, pour ce calcul, la nuit au moment de l’apparition de toutes les étoiles (Nuit de Rabbénou Tam.)

Min’ha Guedola (מנחה גדולה)

C’est l’horaire le plus avancé du sacrifice journalier de l’après-midi au Temple. Il a été fixé une demi-heure après la mi-journée.

Ce report d’une demi-heure a été instauré par nos Sages pour éviter tout risque d’erreur.

Concernant cette demi-heure, certains pensent qu’il s’agit d’une demi-heure relative (qui rallonge en été et raccourcit en hiver.) D’autres, au contraire, pensent qu’i s’agit d’une demi-heure fixe qui compte toujours 30 minutes. Certains enfin optent pour un compromis, c’est à dire un minimum de 30 minutes qui s’accroît au fur et à mesure que les jours s’allongent.

Nous avons retenu dans nos tables l’avis des 30 minutes fixes, mais il est toujours possible d’ajuster l’horaire en utilisant la valeur de l’heure relative pour le jour donné.

Min’ha Ketana (מנחה קטנה)

C’est l’horaire habituel du sacrifice journalier de l’après-midi au Temple, tandis que celui de Min’ha Guedola est un horaire exceptionnel (lorsque la veille de Pessa’h tombe un vendredi et qu’il faut sacrifier tous les agneaux Pascaux avant l’entrée de Chabbath).

Il s’agit selon le Talmud du milieu de la dixième heure du jour (soit, la neuvième heure et demie) lorsque celui-ci est divisé en douze parties que sont les douze heures dites « relatives ».

Pour cet horaire, nous avons rapporté uniquement l’avis principal qui considère que le jour commence au lever du soleil (nets ha’Hama) et se termine au coucher du soleil (chekiâth ha’Hama).

Plag haMin’ha (פלג המנחה)

C’est, selon l’avis de Rabbi Yéhouda, l’heure la plus tardive pour le sacrifice journalier de l’après-midi.

Pour tous, elle marque à certains égards la fin du jour et le commencement du jour suivant. Par exemple pour recevoir le Chabbath à partir de cet horaire ou à allumer les lumières de ‘Hanoucca du jour suivant.

Cet horaire se définit comme le point de symétrie entre Min’ha Ketana et la fin du jour, d’où son nom Plag – moitié – haMin’ha.

Il existe, comme nous l’avons vu précédemment, deux façons de définir la fin du jour. Pour cet horaire, nous avons rapporté uniquement l’avis principal qui considère que le jour (commence au lever du soleil et) se termine au coucher du soleil.

Entrée de Chabbath – Allumages des bougies (זמן כניסת שבת)

C’est l’horaire d’entrée du Chabbath en tenant compte de l’obligation de rajouter (Tosséfeth Chabbath) un temps supplémentaire avant l’heure du coucher du soleil.

La durée de ce rajout n’est pas précisée et reste fonction de la coutume en vigueur.

De nos jours, la coutume la plus largement répandue dans toutes les communautés en dehors d’Israël est d’allumer les lumières de Chabbath 18 minutes avant le coucher du soleil.

Cette valeur de 18 minutes reste fixe tout au long de l’année.

Coucher du soleil (שקיעת החמה)

Il s’agit du moment où le disque solaire disparaît de l’horizon, bien que l’effet de ses rayons soit encore visible.

Nous avons déjà fait remarquer (à propos du lever du soleil) que ce phénomène est retardé pour un observateur qui se trouve en altitude.

Dans nos tables, tous les horaires sont basés sur le coucher du soleil à l’horizon pour un observateur qui se trouve au niveau de la mer (altitude zéro.) Selon ces critères et en tenant compte d’un indice de réfraction de 34’ (voir plus haut au paragraphe « Précision des tables »), le coucher du soleil se produit lorsque le centre du disque solaire se trouve à 0,85° sous l’horizon.

Nous n’avons pas tenu compte dans nos tables du recul de cet horaire selon l’avis de l’Admour haZakèn dans son Sidour qui soutient que l’altitude de référence pour le calcul doit être (pour tous !) la hauteur des montagnes de Jérusalem.

Bien que cet écart ait bien été pris en compte pour le calcul de la fin de la journée (tseith haKokhavim) selon l’Admour haZakèn, nous n’avons pas souhaité le faire pour les horaires du lever et du coucher du soleil. Nous considérons qu’il est plus approprié de laisser au Rav (qui doit par exemple se prononcer sur la validité d’un hefsek tahara fait tardivement) la responsabilité d’évaluer la pertinence d’utiliser cet horaire dans des cas litigieux.

Apparition de 3 étoiles (צאת הכוכבים)

C’est horaire qui fixe le début de la nuit selon la Tora. Il est défini dans le Talmud en fonction de l’heure du coucher du soleil.

Il est également reconnaissable, sans avoir recours au calcul, à l’apparition dans le ciel de trois étoiles de taille moyenne.

Pour éviter le risque de confondre ces étoiles avec des étoiles de grande taille qui n’ont aucune signification, les décisionnaires ont exigé d’attendre l’apparition de trois étoiles de petite taille.

De nos jours, lorsque des tables horaires calculées précisément sont disponibles, il n’y n’est pas nécessaire d’attendre l’apparition de trois étoiles de petite taille. C’est ce qu’il ressort des propos de la grande majorité des décisionnaires y compris l’Admour HaZakèn dans son Sidour et le Rabbi dans ses Igueroth. Voir également les propos du Rav Haïm Naé (Ktsoth HaChoul’ane, vol. 3, chap. 100, p. 71a).

D’autres, comme le Rav Meïr Posen (auteur du Or Méïr), pensent que ce délai d’attente (jusqu’à l’apparition de trois étoiles de petite taille) reste applicable de nos jours pour toutes les obligations de la Tora (y compris la lecture nocturne du Chémâ et non pas seulement pour la sortie de Chabbath pour laquelle cela n’a pas d’incidence puisque la coutume est d’attendre encore bien plus.)

Dans nos tables, nous avons rapporté trois avis :

  1. Celui du Gaon de Vilna, basé sur le calcul (à partir du coucher du soleil) pour l’apparition de trois étoiles de taille moyenne.
  2. Celui de l’Admour HaZakèn, basé sur le calcul (à partir du coucher du soleil) pour l’apparition de trois étoiles de taille moyenne.
  3. Celui du Rav Posen, basé sur son évaluation empirique du moment de l’apparition dans le ciel de trois étoiles de petite taille.

Voici le détail du calcul pour les deux premiers avis :

Le Talmud explique que la transition entre le jour et la nuit ne se fait pas instantanément mais qu’il existe une période intermédiaire (dite bein haChamachoth) entre les deux.

Selon un premier avis (Rabbi Yéhouda), cette période commence au moment du coucher du soleil (qui marque la fin du jour) et se termine 18 minutes plus tard (soit ¾ d’un mil =24 minutes), moment où commence la nuit selon lui.

Ces mesures sont valables pour Jérusalem les jours d’équinoxe mais se transposent en tenant compte de la position du soleil correspondante.

Selon un deuxième avis (Rabbi Yossé), cette période de transition est très courte. Elle commence à la fin des 18 minutes de Rabbi Yéhouda (c’est à dire à l’heure qui est considérée par lui comme le commencement de la nuit) et se termine très peu de temps après. Ce court laps de temps que dure bein haChemachoth selon Rabbi Yossé est lui-même sujet à controverse.

En pratique, la halakha retient les deux avis combinés: le jour fini au coucher du soleil (comme Rabbi Yéhouda), à la suite commence la période de bein haChemachoth qui dure 18 minutes (comme Rabbi Yéhouda) plus le court laps de temps (comme Rabbi Yossé), puis la nuit commence.

Selon le Gaon de Vilna la durée du bein haChemachoth de Rabbi Yossé n’excède pas 36 secondes. Soit un temps cumulé de 18 minutes et 36 secondes après le coucher du soleil pour que commence la nuit. Ceci correspond à une position du soleil dont le centre est situé à 4.8° sous l’horizon.

Selon l’Admour haZakèn la durée du bein haChemachoth de Rabbi Yossé est de 2 minutes. Soit un temps cumulé de 20 minutes après le coucher du soleil pour que commence la nuit.

Mais la nouveauté qu’introduit l’Admour haZakèn est que le véritable coucher du soleil qui doit être pris en compte n’est pas lorsque le soleil disparaît à l’horizon mais lorsque ses rayons cessent d’éclairer le sommet des hautes montagnes d’Israël. Autrement dit, lorsque le soleil disparaît à l’horizon de celui qui habite à cette altitude.

Or, ce décalage est de l’ordre de 4 à 5 minutes selon les avis, ce qui donne une durée de 24 à 25 minutes après le coucher du soleil pour que commence la nuit.

En pratique, les différents avis exprimés à ce sujet sont les suivants :

  1. Le Rav Chalom Dovber Levin dans son Kountress Néchek, base son calcul en prenant comme référence le mont Carmel qui culmine à environ 550 mètres. Il parvient à une position du soleil dont le centre est situé à 5,83° sous l’horizon.
  2. Le Rav Yédidiya Manath dans son ouvrage Zmanei haHalakha leMaâssé, base son calcul en prenant comme référence les 24 minutes citées par l’Admour haZakèn entre le coucher du soleil et le commencement de la nuit. Il parvient à une position du soleil dont le centre est situé à 5,88° sous l’horizon.
  3. Le Rav et Professeur Yéhouda (Léo) Levi dans son ouvrage Zmanim kaHalakha, base également son calcul en prenant comme référence 24 minutes entre le coucher du soleil et le commencement de la nuit. Il parvient à une position du soleil dont le centre est situé à 5,95° sous l’horizon. L’exactitude de ce calcul par rapport au précédent m’a été confirmée par Monsieur Stioui lorsque l’on prend le 16 mars comme jour d’équinoxe à Jérusalem (et non pas le 21 mars) qui est le véritable jour (au sens de la Tora) où la longueur du jour et de la nuit sont égales.
  4. Le Rav Avraham Alachbili dans son ouvrage Kitsour Halakhoth, base son calcul en prenant comme référence le mont Scopus qui culmine à environ 820 mètres. Il parvient à une position du soleil dont le centre est situé à 6,1° sous l’horizon.

Dans nos tables, nous avons choisi de présenter l’avis de l’Admour haZakèn selon ce dernier avis (6,1°) pour lequel les calculs nous apparaissent les plus probants et surtout car c’est l’avis le plus intransigeant.

Selon le dernier avis du Rav Posen, l’évaluation expérimentale l’a conduit à fixer le moment de l’apparition de trois étoiles de petite taille lorsque le centre soleil se trouve à 8° sous l’horizon.

Sortie de Chabbath (מוצאי שבת)

C’est l’horaire de sortie du Chabbath en tenant compte de l’obligation de rajouter (Tosséfeth Chabbath) un temps supplémentaire après la tombée de la nuit.

La durée de ce rajout n’est pas précisée et reste fonction de la coutume en vigueur.

Selon le Choul’hane Aroukh, il faut attendre l’apparition de trois étoiles de petite taille regroupées et non pas dispersées sur la voûte céleste.

C’est-à-dire qu’en plus d’attendre l’apparition de trois étoiles de petite taille (et non pas d’étoile de taille moyenne) qui est déjà une précaution prise pour s’assurer que la nuit est bien tombée, il faut encore attendre de voir trois d’entre elles regroupées.

Cette situation correspond à une position du soleil dont le centre se trouve à 8,5° sous l’horizon.

C’est de nos jours la coutume qui prévaut en Israël et qui s’appuie sur les tables éditées par le Rav Y. M. Tucazinski.

C’est également une coutume répandue en dehors d’Israël et largement adoptée en France.

Milieu de la nuit (חצות הלילה)

Il s’agit du milieu de la nuit, toujours distant de 12 heures fixes du milieu du jour qui a précédé, moment où le soleil était à son point culminant.

Cela correspond à la fin de la sixième heure de la nuit lorsque celle-ci est divisée en douze parties que sont les douze heures dites « relatives ».

Cet horaire, tout comme le milieu du jour, n’est pas sujet à controverse. C’est toujours le centre de symétrie de la nuit, tant pour ceux qui calculent sa durée depuis le coucher du soleil jusqu’au lever du soleil que ceux qui le calculent depuis la tombée de la nuit jusqu’à l’aube. Ce qui explique que ces derniers définissent, pour ce calcul, la nuit au moment de l’apparition de toutes les étoiles (Nuit de Rabbénou Tam.)

Heure relative (שעה זמנית)

Il s’agit de l’heure relative du jour qui a pour valeur 1/12 de la longueur du jour.

Selon le premier avis rapporté dans les tables au nom du Maguèn Avraham, le calcul est fait en considérant le jour allant de l’aube (âloth haCha’har) jusqu’à la tombée de la nuit. Comme expliqué précédemment, par exigence de symétrie, la tombée de la nuit est prise en compte pour ce calcul à l’apparition de toutes les étoiles (Nuit de Rabbénou Tam.)

Selon le second avis rapporté dans les tables au nom du Gaon de Vilna et de l’Admour haZakèn, le calcul est fait en considérant le jour allant du lever du soleil (nets ha’Hama) au coucher du soleil (chekiâth ha’Hama.)

Rav Yossef HAOUZI